「L'ANNOCE FAITE A MARIE (P. Claudel)」 4 幕、3 場 (2)
JACQUES HURY.
― Ne devais-je pas croire à mes yeux ?
VIOLAINE.
― Il est vrai. Vous deviez croire à vos yeux, cela est juste.
On n'épouse pas une lépreuse. On n'épouse pas une infidèle.
Ne regrette rien, Jacques. Va, cela est mieux ainsi.
JACQUES HURY.
― Vous saviez que Mara m'aimait ?
VIOLAINE.
― Je le savais. Ma mère même me l'avait dit.
JACQUES HURY.
― Ainsi tout s'est ligué avec elle contre moi !
VIOLAINE.
― Jacques, il y a déjà assez de douleur au monde.
Il vaut mieux ne pas être la cause d'une grande douleur aux autres, le voulant.
; le voulant : それを望むことで ?
JACQUES HURY.
― Que faites-vous de la mienne ?
VIOLAINE.
― C'est autre chose, Jacques. N'es-tu pas content d'être avec moi ?
JACQUES HURY.
― Oui, Violaine.
VIOLAINE.
― Où je suis il y a patience, pas douleur.
(Silence)
Celle du monde est grande.
Il est trop dur de souffrir et de ne savoir à quoi bon.
Mais ce que d'autres ne savent pas, je l'ai appris et je veux que tu le saches avec moi.
Jacques, est-ce que nous n'avons pas été séparés encore assez longtemps ? est-ce que nous tolérerons encore cet obstacle entre nous ? Est-ce qu'il faut que la mort encore nous sépare ?
Tout ce qui doit périr, c'est cela qui est malade, et tout cela qui ne doit pas périr, c'est cela qui souffre.
Heureux celui qui souffre et qui sait à quoi bon! Maintenant ma tâche est finie.
JACQUES HURY.
― La mienne commence.
VIOLAINE.
― Eh quoi ! trouves-tu cette coupe si amère où j'ai bu ?
JACQUES HURY.
― Voici que je vous ai perdue à jamais !
VIOLAINE.
― Dis-moi, pourquoi perdue ?
JACQUES HURY.
― Tu meurs !
VIOLAINE.
― Jacques, comprends-moi !
A quoi sert le meilleur parfum dans un vase qui est fermé ? il ne sert pas.
JACQUES HURY.
― Non, Violaine.
VIOLAINE.
― A quoi me servait ce corps,
Pour qu'il me cache ainsi le cœur en sorte que tu ne le voyais point, mais seulement cette marque au dehors sur l'enveloppe misérable ?
JACQUES HURY.
― J'ai été dur et aveugle !
VIOLAINE.
― Maintenant je suis rompue tout entière, et le parfum s'exhale.
Et voilà que tu crois tout, simplement parce que je t'ai mis la main sur la tête.
JACQUES HURY.
― Je crois. Je ne doute plus.