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● L'édito de Julien Brunn
Donc, Valls.
Manuel Valls : ce sera peut-être le nom de celui qui aura fait prendre au socialisme français son énième tournant... social démocrate, pour ne pas dire social libéral. Il en a le… profil, puisque c’est ce qu’aux primaires socialistes il disait vouloir faire, alors qu’il était candidat à la présidence de la république française, contre François Hollande, devenu, depuis, président, et c’est un rôle désormais traditionnel, en France et en Europe : plusieurs acteurs l’ont déjà joué.
Il fut joué par Blair en Grande-Bretagne, Schröder en Allemagne, il est joué, depuis peu, par Renzi en Italie. Le Valls de François Mitterrand, lorsqu’il avait fallu passer du lyrisme aux réalités, des réformes généreuses à la gestion rigoureuse, s’appelait, lui, Jacques Delors. Et l’on peut remonter encore plus loin, bien plus loin. Ça a commencé avec Lénine, déjà, et sa Nouvelle politique économique, la NEP, en 1921. Le Valls de l’époque s’appelait Boukharine : il s’agissait, déjà, de desserrer l’étau de l'État que les Bolcheviks avaient eux-mêmes… serré. Depuis un siècle, pas moins, la gauche occidentale, communiste d’abord et maintenant socialiste, se débat en effet, dès qu’elle arrive au pouvoir, avec son dogme fondateur, à savoir le rôle primordial de l'État pour supprimer – les communistes –, ou atténuer – les réformistes –, les inégalités.
Car à chaque fois, ça ne marche pas très bien : il faut un Valls pour corriger... le tir.
Donc, Valls, à moins… à moins que Manuel Valls, le vrai, celui de chair et d’os, le nouveau premier ministre français… de François Hollande, ne fasse pas du Valls historique, mais de la tactique, et qu’après avoir subtilement promu deux de ses ministres les plus à gauche du Parti Socialiste, celui qui voulait être sa droite n’en constitue finalement… que le centre…
Julien Brunn
https://www.youtube.com/watch?v=5qjj68_VbV8&feature=youtu.be